Mon bois a deux ans, il est sec…

Il faut se méfier des généralités 

Combien de fois ai-je entendu : «mon bois à deux ans, il est sec…» ? La réponse est souvent, même très souvent non

Il m’est arrivé de rencontrer des bûches mal refendues, stockées depuis de nombreuses années, qui étaient encore à 25 voire 30 % d’humidité. Pourquoi ? Tout simplement parce que le temps de séchage du bois dépend non seulement du milieu dans lequel il est rangé, mais aussi de sa section et de son essence. Pour que la combustion soit optimale dans tout appareil utilisant le bois comme combustible, un taux de 15 à 20 % d’humidité est primordial.

Si la combustion n’est pas complète, la vitre va très vite noircir. Mais pas seulement, les doublages des foyers en aciers vont fissurer, le conduit va goudronner et s’il n’a pas été prévu pour recevoir des condensats, percer à court ou long terme.

Ajoutons aussi, que si votre démarche en se chauffant avec un poêle ou un foyer est écologique, il faut que la combustion soit optimale. Sans quoi l’effort ne sera pas très productif. Car si le bois ne brûle pas bien, pour la nature c’est un désastre. Le taux de particules et autres rejets explosent littéralement lorsque le bois n’est pas assez sec. En tout cas, les foyers ouverts des grandes villes ne sont pas les seuls responsables de la pollution, malgré ce qui a été dit. De nombreuses installations en foyers fermés mal utilisés, mal dimensionnés se chargent de leur part du travail. Mais déjà, si tout le monde brûlait un bois parfaitement sec, ce serait un pas de géant.  

Autrement dit, si l’on veut tirer un maximum de rendement de son foyer ou de son poêle, il faudra respecter quelques règles pour faire sécher, ainsi que pour stocker son bois.  

 

Comment tester l’humidité du bois ? 

Première possibilité, cogner deux morceaux de bois l’un contre l’autre. Le son doit être aigu et clair. Mais cela demande une certaine expérience.

Sinon, certains vous dirons que si la bûche est fendillée, c’est qu’elle est sèche. C’est vrais, mais à quel point ? Et puis si vous recevez votre bois sec et que vous le stockez mal, il peut réabsorber de l’humidité. Seulement les fentes seront toujours présentes.

Le plus simple et le plus fiable, c’est de vous munir d’un testeur d’humidité bien-sûr, mais aussi d’une hachette. En effet si vous testez une bûche sur l’extérieur, le résultat ne sera pas fiable. La différence de valeurs peut être très importante. Et plus la section est importante et plus c’est vrais. En clair, il faut la refendre et contrôler le taux d’humidité dans la partie fraîchement refendue. L’investissement n’est pas démesuré, et il sera vite amorti.

 

Exemple d’une bûche stocké depuis trois ans dans de mauvaises conditions

Donc, vous voici fin prêt à recevoir la livraison de votre précieux combustible. Faites le test sur deux ou trois bûches AVANT que le livreur ne décharge le bois. Mais avant tout, il faut bien se mettre d’accord au moment de votre commande, sûr le taux de séchage de votre précieux combustible. 

 

Le rapport qualité prix

Plusieurs solutions pour avoir un bois bien sec : 

  • L’acheter sur pied. C’est la plus économique, mais réservé à « un public averti ». Pour débuter, ce n’est pas l’option idéale. À moins de le faire avec un ami qui est déjà outillé et qui a déjà un peu de bouteille dans le domaine. Une chose est claire, après on se dit que le stère de bois n’est pas si chère s’il est de qualité. 
  • Déjà débité, mais encore humide, c’est une solution qui devient moins exclusive. Avec une bonne technique, un peu d’huile de coude et de la patience, vous aurez un bois prêt à brûler en deux ou trois ans suivant votre région. 
  • Si vous l’achetez prêt à brûler en séchage naturel, c’est possible. Mais c’est là qu’il faudra sortir le testeur. Parce que suivant les régions et les fournisseurs, le résultat ne sera pas toujours à la hauteur de vos attentes. Si le taux est aux alentours des 25 % d’humidité, mieux vaut le garder un an de plus. Mais cela peut être une bonne alternative s’il est déjà bien refendu. 
  • Le bois passé en séchoir. Il faut compter 100 à 120 euros le M3. Mais si vous n’avez pas de place, ni le courage de stocker minimum deux ans de bois, c’est vraiment la solution idéale.

Au final, tout dépend du temps et du budget que vous voulez consacrer à cette opération. 

Comment le faire sécher et le stocker ?

Bien ventilé

Pour commencer, il faut que les premiers morceaux soient surélevés par rapport au sol. Dans le cas contraire, les premières bûches ne sécheront jamais et seront vite inutilisables. Donc, des palettes bien ajourées ou des rondins feront l’affaire. Derrière, même chose 5 à 10 cm de vide seront nécessaires afin de bien ventiler l’ensemble.

En ce qui concerne la tenue sur les côtés , plusieurs possibilités. La première serait de poser vos bûches en les croisant alternativement. Si c’est la solution la plus économique, c’est aussi la plus longue, surtout quand on n’a pas l’habitude. Sans compter que si vous utilisez des longueurs de 33 cm l’opération devient vraiment compliquée. La deuxième solution consiste à utiliser des supports latéraux en métal ou en bois. Il existe même de très jolis abris bois qui donneront au passage une petite touche sympa à votre jardin. 

Côté protection, oubliez la bâche, gardez la pour faire un tipi pour les enfants. Le bois n’apprécie pas du tout. À moins de surélever celle-ci avec des chevrons ou tout autre objet permettant de garder le plastique à distance. Si vous stockez dans votre garage, assurez-vous qu’il soit bien ventilé et je ne parle pas de la cave.

Le bois est un régulateur hygrométrique, si vous le rangez bien sec dans un endroit humide, il finira par reprendre de l’humidité.

Ce qui est très drôle,c’est que ça ne viendrait à l’idée de personne de mettre un meuble en bois dans la cave, alors que beaucoup ne se posent pas la question pour le bois de chauffage…

Les sections

Côté section, oubliez les billots de 30 cm de diamètre. Prévoyez des morceaux de 5 à 15 voire 20 cm pour les plus gros. L’idéal étant d’avoir un bon mixage, car c’est ce qui vous permettra de gérer l’allure de votre cheminée. L’arrivée d’air n’étant que la suite logique de ce que vous chargez. Concrètement, inutile de baisser l’air si vous venez de charger 4 ou 5 petites sections… Et n’hésitez pas à mixer les essences. Un morceau de bouleau préparera plutôt bien la combustion d’une grosse bûche de chêne. Mais ceci est un autre sujet.

 

Combien de temps pour sécher le bois ? 

Laver les tanins ?

Commençons par un sujet qui fait polémique. Traditionnellement, il est dit qu’il faut laver les tanins des essences comme le chêne ou le châtaignier. C’est-à-dire que le bois doit rester sous la pluie pendant un an avant d’être rangé sous abris comme vu précédemment. Pour avoir essayé les deux solutions, je n’ai pas vu de différence. Mais je suis ouvert à une explication logique.

La seule exception que je verrai, concerne les petites sections et ce quelle que soit les essences. Étant donné leur taille, on a tendance à penser qu’elles sècheront rapidement, mais c’est sans compter sur le fait que l’écorce freine l’évacuation de l’humidité. C’est typiquement le genre de sections qui trompe son monde. Pour remédier au problème, il y a une solution toute simple. Laissez  cette charbonnette comme on l’appelle prendre la pluie quelques temps avant de la stocker au sec. De cette manière, l’écorce devrait se craqueler et permettre à l’humidité de s’évacuer plus rapidement. 

Le temps de séchage

Passé ce sujet épineux, le temps de séchage dépend de : 

  • l’essence du bois 
  • sa section 
  • l’environnement dans lequel il est stocké 

Donc, lavez ou non les tanins, un an à prendre la pluie. Ensuite, suivant la région dans laquelle vous vous trouvez, il faudra entre deux et trois ans pour sécher votre bois correctement refendu et stocké. Et je parle de région, parce qu’il est clair qu’à Marseille et à Lille, le résultat ne sera pas le même. Il est difficile de dire combien de temps vous devez le garder en stock. Le moyen le plus efficace pour savoir étant de faire des essais. C’est pour cela que pour commencer, l’idéal est de faire son bois d’un côté et de vous faire livrer du bois en palette.

Woodstock par exemple propose du bois passé en séchoir avec un taux d’humidité garanti à moins de 20 %. Si le prix est bien plus important que pour le bois que vous aurez fait vous-même, le service est là. Vous appelez, la palette est livrée en quelques jours, les quantités sont respectées et si vous avez de quoi abriter la palette, il n’y a plus qu’à ouvrir le film et se servir. Cela vous permettra de créer votre rotation en attendant que le fruit de votre labeur soit prêt à l’usage. À moins que finalement vous ne preniez goût comme beaucoup au bois passé en séchoir… Ou même pourquoi pas opter pour la buche densifié.

Pour conclure

 

Oui, le bois peut être sec en deux ans s’il est bien refendu, dans une région plutôt sèche et chaude. Sans oublié qu’il doit être rangé dans des conditions optimales. Donc autant dire qu’en région Parisienne, quand le livreur vous dit il a deux ans, il est sec. Vous pouvez sortir votre hachette et votre testeur. 

 

Deux adresses pour se fournir en bois  de chauffage dans les Yvelines.

 

Turlan combustibles à Bougival vous livrera un bois brossé, séché (en machine) et parfaitement refendu. Du prêt à bruler et livré très rapidement. Si vous avez de quoi ranger la palette, vous n’aurez même pas à le ranger.

Pour de l’intermédiaire, ONF Molinario peut être un bon compromis. Si vous le gardez une petite année en stock et qu’un peu de refente ne vous fait pas peur, vous serez satisfait.  

 

2 réponses
    • oliviervasseur
      oliviervasseur says:

      Bonjour François, la question est complexe. De prime à bord je dirais non, étant donné que le séchage, si il n’est pas solaire par exemple, va effectivement demander de l’énergie. (qu’elle soit renouvelable ou fossile) Seulement il faut savoir que plus le séchage est rapide plus le bois conserve de pouvoir calorifique. Est-ce que l’un compense l’autre ? En toute honnêteté, je n’en sais rien. Et le peu de chiffres que l’on peut avoir sur le sujet me parait emprunt au conflit d’intérêt.
      Après notre position géographique fait que notre clientèle a des difficulté à gérer et se fournir en bois. Les jardins de la banlieue Parisienne sont bien trop petit pour stocker deux ans de bois et encore moins trois. Je pars donc du principe qu’il vaut mieux utiliser « un peu » plus d’énergie pour être sur d’avoir une bonne combustion.
      Après on peut aller plus loin, est-ce que l’installation est bien faite, est-ce qu’elle est bien dimensionné et bien utilisé ? Pour cette partie nous faisons le maximum. Et puis parti de là est ce que c’est pour chauffer ou pour le plaisir ? Comme je l’ai dit, le sujet n’est pas si simple.
      Mais je suis d’accord, ce n’est forcément pas la solution idéale pour l’environnement. C’est la moins pire diront nous. Question de compromis.

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